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Livre vivant : une étrange Saint-Valentin en 2020…
Les 23 et 24 mars, des résidents de l’EHPAD Jean-Martin Mwaj se sont prêtés au jeu du livre vivant. Devant une ou plusieurs personnes, ils ont raconté une tranche de leur vie, dévoilée sans pudeur. Ils ont osé. Des vies toutes différentes, mais racontées avec beaucoup d’émotion.
Retrouvez des extraits du récit de Gisèle R., « Une étrange Saint-Valentin »
« Je suis née le 28 mars 1948 à Jeanménil. Mon papa était heureux d’avoir une fille après avoir eu deux gamins. Mais à quatre mois, je suis tombée gravement malade. Mon papa, qui avait déjà perdu un fils, a dit : “on ne va pas se Iaisser faire” », raconte Gisèle.
Par chance, après la guerre, les Américains avaient laissé de la pénicilline. « Mon père m’a sauvé la vie en me faisant des piqûres. »
Subissant les moqueries de ses camarades parce qu’elle porte des lunettes « en cul de bouteille », Gisèle prend de l’assurance en faisant du théâtre avec son instituteur.
Hélas, la jeune fille, ayant raté son certificat d’études et émue de voir son frère partir faire la guerre en Algérie, va travailler chez Boussac.
La rencontre avec un militaire « mignon et qui dansait bien », change sa vie. Rapidement un bébé arrive et ils se marient. Opérée du cœur à l’âge de 21 ans, la vie s’écoule non sans difficultés, jusqu’à ce que son mari décède.
« On va seulement savoir ce que veut dire liberté », lui a dit son gamin. Gisèle a bien retrouvé un compagnon « mais on habitait chacun chez soi » précise-t-elle.
Une autre vie a commencé lorsque Gisèle est entrée à l’Ehpad Jean-Martin Mwaj le 14 février 2020. « Une étrange fête de la Saint-Valentin » conclue Gisèle.
Texte publié par VosgesMatin
