Un soutien pour le mineur et sa famille

Vosges Matin – Didier Humbert

Un soutien pour le mineur et sa famille

« Où j’en serais sans elle ? Je ne sais vraiment pas ! Dans une impasse sûrement, voire pire ». Ces propos, Sophia les tient devant Angélique Z., éducatrice spécialisée du service éducatif et d’investigation (SEI) dépendant de la FMS (Fédération médico-sociale).

Depuis deux ans, Angélique Z. accompagne Sophia dans son quotidien. Leur histoire a débuté alors que Sophia était mineure. « A ma demande et à celle de ma mère », précise Sophia. Sans en aborder les détails, on pressent que des problèmes familiaux sont la cause de cet appel au secours. Au courant de ses difficultés, l’assistante sociale de l’institut médico-technique de Neufchâteau lui a alors conseillé de faire appel au SEI. « Les rapports étaient difficiles entre ma mère et moi. Il nous fallait de l’aide ».

Relation de confiance

Après un premier entretien avec l’adulte « pour prendre la température, cerner les profils », l’éducatrice rencontre Sophia. « Une battante qui manque cruellement de confiance en elle. Une jeune fille qui a du mal à trouver sa place, à définir son avenir ». Un document individuel de prise en charge est établi. Au rythme d’une à deux rencontres par mois, et d’échanges téléphoniques dès que le besoin s’en fait sentir, Sophia et Angélique apprennent à se faire confiance. « On ne s’est pas choisies. Alors, nous nous sommes découvertes. A notre rythme ».

Angélique ne prend pas les décisions à la place de Sophia. Mais elle lui prodigue conseils et encouragements, la calme. L’écoute surtout « les enfants se confient parfois plus facilement à un tiers qu’à leurs parents ».

Pour le bien de tous, la jeune femme est éloignée de son cadre familiale. Fin 2018, elle emménage dans un petit appartement de la cité thermale. Pour être aidée dans ses démarches, Sophie a dû se créer un projet professionnel concret. « Je venais d’obtenir mon CAP de fleuriste, avec l’envie de continuer jusqu’au brevet pro ». Hélas, elle ne trouve rien dans le secteur. Seule, elle aurait probablement perdu confiance, se serait laissée couler.

« Peur du vide »

Avec Angélique pour « béquille », des plans B sont imaginés par Sophie. « Je me suis engagée comme service civique dans une école ». La découverte de la petite enfance lui plaît. Pourquoi ne pas y faire carrière ? Mais rentrer dans une école spécialisée n’est pas donné. Et si les dispositifs d’aide existent, encore faut-il les connaître…

L’expérience de l’éducatrice lui est donc précieuse, à la fois pour l’aider à conserver son petit appart, mais également ouvrir des portes. « Sophia est en nette progression. Elle a gagné en maturité, en autonomie. Elle est bien plus positive désormais ».

Aujourd’hui majeure, Sophia a tout de même besoin de continuer son suivi. A l’initiative des deux parties, une demande d’aide majeure a été formulée. Mais à 21 ans révolus, Sophia devra vole de ses propres ailes. « A moi de faire en sorte de l’armer le plus possible, de l’orienter vers les interlocuteurs à même de l’aider. De lui faire connaître tout ce qui s’offre à elle ».

Et si, « peur du vide » oblige, l’après suivi l’inquiète un peu, Sophia pourra écrire la suite de son histoire…

Vosges Matin – Didier HUMBERT

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