Fausse ambiance de colonie au foyer pour l’enfance d’Epinal

Fausse ambiance de colonie au foyer pour l’enfance d’Epinal

Vosges Matin | Famille

Le confinement qui dure depuis le 17 mars a chamboulé le quotidien des nombreuses résidences pour enfants du département. À l’image de ce qui se passe à la Passerelle à Épinal. Où 18 jeunes âgés de 6 à 18 ans vivent en vase clos depuis près de 2 mois.

Des cris d’enfants, des jeux, des chamailleries, quelques disputes. Durant un mois d’avril ensoleillé, la maison d’enfants à caractère social (MECS) « La Passerelle » a pris des allures de colonie de vacances du côté de la zone des Rapailles à Épinal. Pourtant, même si quelques poules gambadent sur la vaste emprise foncière gérée par l a fédération médico-sociale des Vosges , la période de confinement sanitaire imposée depuis le 15 mars dernier a complètement changé le quotidien des 35 enfants, âgés de 6 à 18 ans, qui sont accueillis toute l’année dans cette structure.

Car depuis près de deux mois, ces enfants n’ont plus mis les pieds à l’école ni vu leurs proches. Ils vivent en vase clos. « C’est du collectif 24 heures sur 24 » admet ainsi Caroline Pierrat, la directrice de la MECS d’Épinal mais aussi de celle de Raon-l’Étape (voir par ailleurs).

À la Passerelle sont accueillis des enfants qui ont été placés sur décisions administratives des services sociaux gérés par le conseil départemental. « On a estimé qu’ils étaient en danger au domicile familial » indique la directrice. Scolarisés dans quatre écoles d’Épinal mais aussi dans des collèges ou des centres d’apprentissage, ces jeunes, déjà ébranlés par leur situation familiale respective, ont forcément dû digérer cette vie confinée. Comme s’ils étaient reclus dans un petit village d’irréductibles Gaulois composé de trois unités de vie liées à l’âge des résidents. « Nous n’avons que 18 enfants sur les 35 qu’on peut accueillir », précise Caroline Pierrat. « Quelques-uns ont pu vivre le confinement dans leur famille. »

Dès la mi-mars, il a fallu réorganiser le quotidien de la structure. Avec deux priorités. La première est de gérer au mieux l’aspect psychologique. Surtout le fait, notamment pour les plus petits, de n’avoir aucun contact physique avec les proches. « Certains parents ne répondent même pas au téléphone », soupire Caroline Pierrat. « On met en place un projet de vie avec les enfants et les parents afin que les jeunes puissent repartir dans leur famille à un moment donné. Cet objectif devait être maintenu », ajoute Marie-Christine Perrin, la psychologue de l’établissement.

La seconde priorité a été d’assurer le suivi scolaire. « Les enseignants ont joué le jeu. Mais les éducateurs ont fait un gros boulot pour que les devoirs soient faits chaque matin », assure la directrice. Laquelle a dû aussi faire de l’éducation sanitaire et expliquer la pandémie et les contraintes qu’elle engendre. Pas simple vis-à-vis d’un groupe d’enfants pensant plus à jouer qu’à éviter un virus invisible. « À la Passerelle, on est là pour la protection des enfants », résume Caroline Pierrat. Durant le confinement, cette mission a pris encore plus de sens.

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