Mardi 5 août, Mikaël, Ghislaine et Raymond, ont visité l’un des monuments historiques de la ville de Charmes : la Maison du Chaldron.
L’occasion pour eux de marcher dans les pas de l’Histoire, avec un grand H.
#Visite de La Maison du Chaldron
Située au numéro 19 de la rue Maurice Barrès à Charmes, la Maison du Chaldron abrite aujourd’hui le Conpac (Conservatoire du Patrimoine du Pays de Charmes).
Nommez la Maison des loups,
- en référence aux célèbres gargouilles qui gardent ce monument depuis 1537,
- elle fut le théâtre d’un événement historique majeur : la signature du Traité de Charmes en 1633 !
Passionné et passionnant, « M. Jacques Mahieu nous a fait découvrir l’histoire de la bâtisse et évoqué les personnes très connues de passage dans notre ville martyre, dont le Cardinal de Richelieu, et le Duc Charles IV » explique Marjorie, l’accompagnatrice du groupe de résidents de la Pension de famille Le Belvédère.
#Retour sur des faits historiques qui ont écrit l’Histoire de la Lorraine
Arrivé le 18 septembre 1633 en carrosse par la grande Porte rouge d’honneur,
- le Cardinal de Richelieu prit place dans les quartiers du Duc Charles IV,
- en compagnie de François Leclerc du Tremblay (le Père Joseph), du cardinal de La Valette et du nonce du Pape,
- tandis que ses palefreniers ont partagé la soupe qui mijotait, sur la grande place, dans un énorme chaudron.
Car, à l’époque, les « petites gens » (domestiques, palefreniers, cochers, hommes de garde…) n’entraient pas la cuisine des maîtres pour se restaurer. A toute heure, et en fonction de leurs tâches, ils se rendaient « au chaldron » pour y chercher leur pitance. Qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente, ou sous un soleil de plomb, la soupe mijotait 7 jours sur 7 sur la place située devant la Maison des maîtres. Ce qui lui a valu son nom de « Maison du Chaldron.
Mais… revenons à « nos moutons », et à la visite historique de Richelieu en ces lieux !
- Après une journée consacrée aux négociations (le 19 septembre 1633),
- le Traité de Charmes fut signé le 20 septembre,
- pour livrer la Lorraine au roi de France Louis XIII.
Hélas, ce traité ne fut pas respecté longtemps par le Duc Charles IV.
- Sa désobéissance permit à Louis XIII et à Richelieu de justifier l’occupation militaire de la Lorraine.
- En représailles la ville de Charmes fut pillée et incendiée par les Français en 1637 pendant la Guerre de Trente Ans,
- Sur l’ordre du colonel Jean de Gassion, un chef militaire redouté, surnommé « La Guerre » par Richelieu.
#Charmes, ville martyre ?
Au cours de l’Histoire, la ville Charmes fut le cadre de quatre événements majeurs dont le dernier l’a conduite au triste surnom de « Ville martyre ».
- Assiégée et brûlée par les troupes de Bourgogne en 1475,
- Elle fut pillée en 1635 puis brûlée par les troupes du Colonel Gassion en 1637,
- Envahie par les troupes prussiennes en 1870, et théâtre de meurtres, pillages et incendies,
- Avant d’être bombardée et dévastée le 5 septembre 1944 par les troupes allemandes, pendant la Seconde Guerre Mondiale.
On est loin du bourg paisible où il fait si bon vivre aujourd’hui !
Événements du 5 septembre 1944
- Bombardement intense : la ville fut canonnée, causant de lourds dégâts matériels.
- Déportation massive : environ 160 habitants furent déportés, dont le maire Henri Breton. Seuls 65 survivront aux camps de concentration.
- Destruction du centre-ville : le cœur de Charmes fut sauvagement détruit, laissant de nombreuses familles sans abri.
- Accueil des sinistrés : une plaque commémorative rappelle que plus de 650 personnes furent hébergées dans l’ancienne malterie, nourries et vêtues par le Secours National.
Reconnaissance nationale
Charmes est titulaire de la Croix de guerre 1939–1945, avec palme de bronze, depuis le 11 novembre 1948, en hommage à son sacrifice.
- En 1952, Charmes devient la première ville de France reconstruite après la guerre, inaugurée par le président Vincent Auriol.
- Le titre de « ville martyre » est utilisé chaque année lors des cérémonies officielles, comme celles du 5 septembre, en présence de personnalités locales et nationales.
- Il est également mentionné dans des publications historiques, comme celles de l’Association des habitants du quartier des Folies, qui ont édité un ouvrage intitulé Charmes, ville martyre.
Alors, si Charmes séduit les visiteurs aujourd’hui, gardons en mémoire les affres du passé. Tous façonnent le présent.
#Charmes, quand de « petites histoires » façonnent l’Histoire
Amoureux de l’Histoire et des petites histoires… en voici 3 liées à Charmes
Charmes est une ancienne cité médiévale
Si l’ancien château fort a totalement disparu, il reste quelques vestiges des remparts édifiés au XIe siècle par les Contes de Toul.
Le site est accessible à pied en suivant un parcours historique proposé par l’office de tourisme de Charmes, qui évoque les anciens remparts et les lieux stratégiques de la ville médiévale.
Charmes est le « rouge garance »
Oublié de l’Histoire, l’un des propriétaires de la Maison du Chaldron, Charles Luxer, fut à l’origine de la découverte de la teinture chimique « rouge garance » utilisée par la France pour colorer les pantalons des soldats français.
Cette teinture synthétique, plus économique que le procédé naturel, a installé sa fortune.
Grand-père maternel de Maurice Barres et Maire de Charmes, il a ensuite construit une maison de maître à Charmes, connue sous le nom de Château Barrès, et un laboratoire de production pour ses teintures.
Son décès, tragique, est hélas lié à la guerre de 1870 contre la Prusse. Pour protéger les convois ferroviaires contre les francs-tireurs et les partisans, les prussiens attachaient des notables sur la locomotive des convois, par tous les temps, avant de les relâcher une fois en gare.
Après avoir subi cet effroyable traitement au cœur d’un hiver vigoureux, Charles Luxer a succombé quelques jours plus tard, en janvier 1872.
Son petit-fils, Maurice Barrès, avait alors 10 ans. Écrivain et penseur natif de Charmes, il fut député à plusieurs reprises (à Nancy puis à Paris), avant de rejoindre le cercle très fermé des Immortels, après son élection à l’Académie française en 1906.
Charmes est la bière !
Vous êtes zythophile (amateur de bière) ? Poussez jusqu’à la Chapelle Notre-Dame-de-Grâce et Saint-Arnoul, située derrière le Monument aux morts !
- Le Monument aux morts représente le miracle de Saint Arnoul de Metz, patron des brasseurs.
- Et la chapelle, construite vers 1490, abrite une statue du XVIe siècle, de Saint Arnoul représenté dans une scène du « miracle de la bière ».
Mais, hélas, impossible de visiter aujourd’hui, l’ancienne Brasserie de Charmes !
- Fondée en 1864 par Achille Hanus, elle produisait notamment la bière Kanterbräu.
- Elle a fermé en 1971 et ses locaux ont été réhabilités en logements.
Un point commun avec la Résidence le Belvédère, autrefois le couvent Saint-Anne.
La roue tourne. Les années passent. Mais partout, des passionnés cherchent à raviver l’Histoire.
Merci à Marjorie pour les infos collectées, à Monsieur Mahieu pour ses passionnantes précisions et bien sûr, restons humble, aux sources officielles glanées sur le web.
Car derrière chaque mot, des hommes et des femmes témoignent, comme Jacques Mahieu… Et nos résidents sont heureux, aujourd’hui, d’être à l’origine d’un petit pas vers la connaissance du patrimoine de Charmes. Merci Mikaël, Ghislaine, Raymond et Marjorie ! Votre visite nous a donné envie de (re)découvrir Charmes et la Maison du Chaldron et ses loups protecteurs !
À propos du CONPAC
Le CONPAC (Conservatoire du Patrimoine du Pays de Charmes) est une association culturelle et patrimoniale basée à Charmes (Vosges), dont la mission est de préserver, valoriser et transmettre le patrimoine local du Pays de Charmes. Fondé par des passionnés d’histoire locale, le CONPAC œuvre à faire revivre la mémoire du territoire à travers :
- La Maison des Loups (ou Maison du Chaldron), un édifice Renaissance emblématique, qui sert de siège et d’espace d’exposition.
- Des expositions temporaires sur l’histoire, les métiers anciens, les traditions locales, les personnages marquants de la région.
- Des recherches historiques, publications et conférences.
- Des actions pédagogiques à destination des écoles et du grand public.
- Des visites guidées du patrimoine architectural et naturel de Charmes et ses environs.
Le CONPAC est animé par une équipe de bénévoles, dont Jacques Mahieu, figure active de la valorisation du patrimoine local.
Actuellement, le Conpac propose une exposition sur La musique à charmes, de l’origine de la ville à ce jour. L’occasion de remonter le temps et de (re)découvrir les richesses d’antan.
https://www.facebook.com/conpacharmes/
A propos de la f’ms
Depuis 104 ans, la f’ms répond aux besoins de la population dans de nombreux domaines du secteur social et médico-social… Suivez #actusfms sur www.f-ms.fr et sur les réseaux sociaux
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La f’ms est implantée dans les Vosges (en Lorraine) et en Haute-Saône (Saint-Loup sur Semouse et Lure).
Elle réalise des prestations en Meurthe-et-Moselle, dans la Meuse, l’Aube et la Haute-Marne.
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